
Cette McLaren M1B, proposée dans les ventes privées de RM Sotheby’s, est l’un des 28 châssis spécifiques clients construits pour la saison de course 1966. Elle a participé à de nombreuses épreuves historiques GT et Can-Am de 1980 à 1988.
Si Ferrari demeure le nom de référence en sport automobile, McLaren est sans aucun doute l’écurie la plus polyvalente en compétition. Pour preuves : 20 titres de Champion du monde de Formule 1, trois victoires aux 500 miles d’Indianapolis et cinq titres consécutifs en Can-Am, sans oublier une victoire aux 24 Heures du Mans 1995.
Les premières années du constructeur ont été marquées par la production de voitures de sports de type « compétition client ». La McLaren-Elva Mark 1 à châssis tubulaire, rétrospectivement surnommée McLaren M1A, est sortie des ateliers de Colnbrook à l’automne 1964. Disponible avec de nombreuses motorisations, elle est devenue une référence des courses de voitures de sport en Europe et aux États-Unis.
En 1966, McLaren et ses cofondateurs, Robin Herd et Tyler Alexander, s’unirent pour produire la Mark 2, également connue sous le nom de M1B. Cette nouvelle voiture conserve une grande partie de l’architecture de sa devancière, notamment sa suspension à double triangulation, ses freins Girling et sa boîte Hewland LG400 à quatre rapports, mais avec un châssis sensiblement retravaillé, environ 20 % plus rigide que celui de la M1A.
Une nouvelle carrosserie, conçue par l’artiste de course automobile Michael Turner, donne à la voiture une allure nettement plus trapue, tandis que sa voie est élargie de 2,5 cm, notamment grâce à l’installation de jantes en magnésium plus larges. Quelque 28 M1B de série furent construites, ainsi que trois voitures d’usine. Bruce McLaren, au volant de son propre exemplaire, a décroché la troisième place de la première Canadian-American Challenge Cup en 1966.
Les propriétaires de voitures Can-Am, comme la McLaren M1B, ont régulièrement modifié leurs voitures pour les rendre aussi performantes que possible. Tel fut le cas de la M1B proposée ici, utilisée aux États-Unis et en Europe. Dans son cas, à la fin de sa carrière en compétition, elle a été transformée en monoplace de Formule A. Sa conversion a été facilitée par la suppression de ses pontons et l’installation d’un réservoir de carburant monté dans le cockpit. Initialement, la voiture a conservé son moteur Ford d’origine, mais il sera remplacé par un bloc Chevrolet.
En 1977, cette M1B fut acquise par Ian Webb, propriétaire de Northdown Racing, qui va la confier à Paul Lazante pour un reconstruction complète selon ses spécifications d’origine. Peu après, Webb vendit la voiture à John Foulston, figure emblématique des courses historiques, qui la fit participer aux événements du Historic Sports Car Club en 1980 et 1981. L’installation d’un puissant moteur Chevrolet 5 litres fabriqué par Chaparral permit à Foulston de remporter cinq courses en 1981, ainsi que le championnat HSCC Historic GT.
En 1982, la M1B fut acquise par l’ancien pilote de Formule 3 Richard Knight, cofondateur de la célèbre Winfield Racing School. Durant toute cette période, la M1B fut entretenue par John Dabbs, ancien mécanicien de Brabham, Alan Mann Racing et Tyrrell, qui veilla au respect des normes de préparation établies par Lanzante.
Après une nouvelle course avec la M1B à Montlhéry en mai 1983, Knight la vendit au pilote historique écossais Jeffray Johnstone, qui continua de la piloter en HSCC et en Supersports jusqu’en 1988. À cette époque, la propriété passa à un collectionneur italien, avant qu’elle ne revienne au groupe Mobil France à la fin des années 1990.
En 2006, la voiture passe entre les mains d’un particulier avant d’être acquise par son propriétaire actuel. La voiture est actuellement en état de marche, mais il est conseillé de la soumettre à une révision complète avant de pouvoir la réengager en compétition.